Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le plus fréquent des troubles de la fertilité féminine. Près d’une femme sur dix en âge de procréer en est victime. Les femmes atteintes de ce syndrome ont souvent des difficultés à procréer. Une équipe de chercheurs néo-zélandais vient de mettre au point une nouvelle approche pour rétablir la fertilité chez les femmes victimes d’ovaires polykystiques.

Le SOPK n’altèrerait pas seulement les ovaires

Le syndrome des ovaires polykystiques est une endocrinopathie très fréquente qui touche l’adolescente et la femme. Touchant 6% à 20% des femmes en âge de procréer, elle est caractérisée par une forte surproduction d’hormones mâles (androgènes) par les ovaires. Ce qui perturbe la production d’ovules et l’apparence polykystique des ovaires. Les femmes atteintes du SOPK souffrent d’hyperpilosité, d’obésité et d’anovulation. L’absence d’ovulation entraîne une infertilité et l’augmentation des risques de cancer de l’endomètre.
En 2016, des chercheurs néo-zélandais, en collaboration avec l’Inserm de Lille, ont fait la découverte que le SOPK n’altèrerait pas seulement les ovaires. Le syndrome a aussi des impacts sur l’activité des neurones logés au cœur de l’hypothalamus. Cette découverte offre de nouvelles pistes thérapeutiques pour traiter cette maladie ainsi que l’infertilité qu’elle induit.

Permettre aux souris de recouvrer des cycles de reproduction normaux

Après avoir mené des études en laboratoire, sur des souris atteintes du SOPK, les chercheurs néo-zélandais ont annoncé dans une étude publiée le 5 avril qu’ils sont parvenus à rétablir la fonction reproductive des souris en bloquant les circuits neuronaux liés à la libération des hormones mâles. Ceci a eu pour conséquence de permettre aux souris de recouvrer des cycles de reproduction normaux.
D’après Rebecca Campbell, co-auteure de l’étude, les changements neuronaux se produisent avant les premiers signes de la puberté, c’est-à-dire avant même que la pathologie ne se développe. Malgré ceci, le fait de bloquer la libération des androgènes a pour effet de rétablir les câblages neuronaux et les cycles reproductifs.
Bien que cette découverte ne soit encore qu’au stade préclinique, c’est-à-dire effectuée dans un laboratoire sur des cobayes animaux, elle offre un éclairage sur la découverte d’un nouveau traitement contre l’infertilité induite par le syndrome des ovaires polykystiques.
Actuellement, les chercheurs néo-zélandais travaillent en partenariat avec des médecins suédois afin d’étudier les impacts possibles de la prise de médicaments inhibiteurs d’androgènes sur les neurones. Cette étude pourrait à terme améliorer la fertilité des femmes atteintes du SOPK.