Alors qu’on ne cesse de vanter les bienfaits d’une flore intestinale en bonne santé, des chercheurs de l’Université de Valence ont fait la découverte que le microbiote utérin semble jouer lui aussi un rôle clé dans le succès de la fécondation in vitro. Explications.

Microbiote endométrial et chances de grossesse plus élevées

Pendant longtemps, on a toujours cru que l’endomètre était stérile. Mais c’est faux ! Une équipe de chercheurs au sein de l’Université de Valence vient de démontrer que l’utérus a sa propre population bactérienne et que celle-ci est différente de celle du vagin. Cette étude a été dirigée par le Dr Carlos Simon, professeur et chercheur au sein du Département d’Obstétrique et de Gynécologie de l’Université de Valence. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.

Cette étude a été réalisée auprès de 13 femmes fertiles. Des échantillons de leur liquide endométrial et vaginal ont été prélevés. Leur examen a permis de savoir que des communautés bactériennes différentes peuplent ces deux sites. Ils ont noté la présence d’une bactérie en particulier, les « lactobacillus ».

Une autre étude a ensuite été effectuée pour connaître l’impact de ces microbes sur la reproduction. 35 patientes présentant un endomètre réceptif y ont participé. Elles ont été soumises à une FIV. Les chercheurs ont constaté que les lactobacillus semblent améliorer les taux de réussite de la FIV.

Les femmes qui avaient un microbiote endométrial non dominé par les lactobacillus présentaient des taux d’implantation et de grossesse moindres que celles dont l’endomètre est dominé par ce type de microbes.

Anticiper le succès d’une FIV

L’équipe de l’Université de Valence n’a pas encore réussi à identifier le facteur qui déterminerait la composition de la flore endométriale. Néanmoins, d’autres travaux devraient encore se poursuivre pour connaître la faisabilité d’un test de diagnostic qui permet d’analyser la composition du microbiote de la cavité utérine, et ainsi d’anticiper le taux de réussite d’une FIV.
A l’heure actuelle, le taux de réussite d’une FIV atteint déjà un niveau particulièrement élevé, aux environs de 1 sur 5.

L’analyse de l’endomètre n’apportera donc plus du nouveau dans ce domaine. Par contre, les résultats de cette étude ouvrent la voie vers la possibilité de réaliser des tests de diagnostic qui évalueraient les chances de conception d’une femme présentant des difficultés à concevoir. Ils pourraient également mener vers l’éventualité de faire des cures antibiotiques ou probiotiques pour modifier la flore utérine.