Au cours des dernières années, il est impossible de ne pas avoir entendu parler du débat suscité par la « FIV à trois parents » et de son approbation au Royaume-Uni. Cette technique consiste à concevoir in vitro un bébé à partir de trois donneurs différents : le père, la mère et une donneuse d’ovules. En quoi consiste cette technique ? Quelles sont les méthodes de remplacement disponibles ?
La FIV à trois personnes consiste à remplacer les mitochondries « malades » de la mère par les mitochondries « saines » d’une donneuse
Egalement appelée « remplacement mitochondrial » ou « don de mitochondrie », la FIV à trois parents est une technique de procréation médicalement assistée qui consiste à créer un embryon humain à partir de trois ADN différents (celui du père, celui de la mère et celui d’une donneuse d’ovocyte) afin d’éviter la transmission, de mère à enfant, de maladies mitochondriales graves.
Plus précisément, la FIV à trois personnes consiste à remplacer les mitochondries « malades » de la mère par les mitochondries « saines » d’une donneuse pour faire naître un enfant exempt de maladie génétique.
Pour mieux comprendre l’intérêt de cette technique, il est important de savoir ce que sont les mitochondries. Ce sont des petits corpuscules ou organites que l’on retrouve à l’intérieur des structures internes des cellules du corps. Elles jouent le rôle de centrales énergétiques pour les cellules, produisant 90% de l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. Les mitochondries portent l’ADN mitochondrial (ADNmt). Les femmes porteuses d’anomalies de l’ADNmt sont susceptibles de transmettre des maladies génétiques graves à leur enfant.
Deux techniques possibles
Le remplacement de l’ADNmt défectueux d’une mère peut se faire selon deux méthodes distinctes :
– La technique de transfert pronucléaire (PNT) : cette méthode consiste à féconder l’ovocyte de la mère par le spermatozoïde du père afin de donner naissance à un œuf. En parallèle, on réalise la même opération avec l’ovocyte d’une donneuse pour donner naissance à un deuxième œuf. C’est là qu’intervient le transfert pronucléaire. On prélève le noyau du premier œuf et on le fait substituer au noyau du deuxième œuf. L’œuf hybride obtenu contient donc le noyau maternel et le cytoplasme de la donneuse. Il sera réimplanté dans l’utérus de la mère comme dans le cas d’une FIV classique.
– La technique MST (Maternal spindle transfer) : cette méthode consiste à retirer le noyau de l’ovule de la mère et de l’implanter dans l’ovule énucléé d’une donneuse. L’ovule reconstitué contient l’ADN de la mère et l’ADNmt de la donneuse saine, qui représente environ 1% de la quantité totale d’ADN dans une cellule.
En 2015, la Grande-Bretagne est le premier pays au monde à légaliser la FIV à 3 parents. La technique controversée continue à susciter de nombreux débats pour sa face cachée. Elle soulève notamment des questions d’ordre éthique.