Généralement peu abordée par rapport à la stérilité féminine, l’infertilité de l’homme est pourtant en cause dans le tiers des couples français rencontrant des difficultés à concevoir un enfant. De nombreux travaux de recherche ont tenté d’identifier les causes de la stérilité masculine. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Tolède vient de rajouter de nouveaux éléments dans l’explication de l’infertilité masculine.

Une nouvelle hypothèse dans l’explication de la stérilité masculine : un deuxième centriole atypique

Depuis quelques années, une baisse alarmante de plus de 50% de la quantité de spermatozoïde dans le sperme inquiétait les scientifiques. D’après eux, la principale cause est la dégradation de l’environnement, principalement la pollution chimique.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Tolède vient d’émettre une nouvelle hypothèse dans l’explication de la stérilité masculine : un deuxième centriole atypique non observé jusqu’ici. En effet, d’après cette étude, le spermatozoïde ne fournit pas un, mais deux centrioles qui fonctionnent de la même manière, mais dont la structure est complètement différente. C’est d’ailleurs la raison qui explique pourquoi ce deuxième centriole n’a jamais été découvert jusqu’ici.
Lors de la fécondation, la fusion du spermatozoïde avec l’ovocyte donne naissance à un œuf appelé « zygote ». Celui-ci a besoin de deux centrioles pour se dupliquer. Cette découverte est très importante, car elle pourrait expliquer en partie les cas d’infertilité de cause inconnue chez les couples. Elle pourrait aussi avoir un rôle à jouer dans les fausse-couches et les problèmes de développement embryonnaire. Toute anomalie constatée dans la formation et les fonctions de ce deuxième centriole pourrait donc être considérée comme à l’origine de ces problèmes.

Elle fait aussi avancer d’un pas les recherches des causes et traitements de l’infertilité masculine

Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs de l’Université de Toledo, dans l’Ohio, aux Etats-Unis ont collaboré avec l’Université de Pittsburgh, l’Université de Michigan, l’Université de Toronto et l’Institut national du cancer. Ils ont mené la recherche d’abord à partir de sperme animal, puis avec du sperme humain. Si cette découverte fournit de nouvelles explications aux anomalies de développement de l’embryon, elle fait aussi avancer d’un pas les recherches des causes et traitements de l’infertilité masculine.
Pour mettre à nu ce deuxième centriole atypique, le Professeur Tomer Avidor-Reiss, du Département des Sciences Biologiques de l’Université de Toledo, et son équipe ont dû utiliser des techniques et des microscopes de pointe. Actuellement, ils sont en train d’étudier les impacts cliniques de ce centriole atypique en partenariat avec le Département d’Urologie du Centre médical de l’Université de Toledo, afin de déterminer à quel type de stérilité il est associé.