Au Danemark, une équipe de recherche a réussi à créer un ovaire artificiel en utilisant une imprimante 3D et des tissus ovariens prélevés sur des femmes atteintes de cancer. Cette nouvelle approche offre un espoir aux femmes dont la fertilité est altérée par un traitement anticancéreux ou tout autre traitement agressif pour soigner des maladies génétiques.

Pour la première fois dans l’histoire, les scientifiques ont réussi à concevoir un ovaire artificiel à partir de tissus humains

Une équipe de chercheurs de l’hôpital Rigshospitalet de Copenhague, au Danemark, est parvenue à mettre au point des ovaires artificiels fonctionnels à partir d’une imprimante 3D. Pour ce faire, ils ont prélevé des follicules ovariens et des tissus ovariens chez des femmes cancéreuses. Ils ont ensuite procédé à un tri pour isoler, d’un côté, un ovaire nu constitué de collagène, et de l’autre côté, des follicules normaux non cancéreux. Ils ont retiré tous les follicules affectés par le cancer.
Une fois triés, les follicules ont été introduits dans l’ovaire isolé afin qu’ils puissent s’y développer. Puis, l’« appareil » a été transplanté dans l’abdomen d’une souris où il a pu se développer comme il aurait dû le faire dans le corps d’une femme. Bien que cette découverte nécessite encore d’être testée et validée chez l’humain, elle semble être très prometteuse et encourageante pour les scientifiques qui, pour la première fois dans l’histoire, ont réussi à concevoir un ovaire artificiel à partir de tissus humains.

Cette technique, bien qu’incomplète encore, offre une autre option aux femmes atteintes de cancer ou d’autres maladies génétiques de donner naissance sans risque

Cette découverte est une percée majeure dans le traitement de l’infertilité. En effet, elle donne de l’espoir aux femmes qui sont devenues infertiles, à cause de traitements anticancéreux ou d’autres traitements lourds, d’avoir un enfant. Jusqu’ici, la seule option pour elles d’espérer tomber enceinte une fois leur traitement achevé est de faire congeler leurs tissus ovariens. Ceux-ci seront réimplantés quand elles seront complètement guéries. D’après le Centre de la reproduction humaine, plus de 30 enfants sont déjà nés en utilisant cette technique. Si elle est efficace, elle n’est toutefois pas sans risque. Les tissus prélevés et congelés peuvent être envahis par le cancer. Les réintroduire dans le corps de la femme, c’est donc prendre le risque de réintroduire le cancer.
Cette technique, bien qu’incomplète encore, offre une autre option aux femmes atteintes de cancer ou d’autres maladies génétiques de donner naissance sans risque. D’après Susanne Pors, chercheuse danoise et membre de l’équipe de recherche, sur les 20 follicules ensemencés dans l’ovaire artificiel implanté dans la souris, un quart a survécu au moins pendant 3 semaines. Entre temps, des vaisseaux sanguins ont déjà commencé à se développer autour de l’organe créé.