La gestation ex utero, en début et en fin de grossesse, ça existe déjà. Toutefois, pour voir des grossesses qui se déroulent exclusivement en dehors de l’utérus maternel, il faudra encore attendre des années pour que cela soit possible. En effet, bien que les recherches sur les utérus artificiels avancent bravement, ces progrès soulèvent encore aujourd’hui nombre de questions dont celles qui se rapportent à l’éthique.

Les premiers pas vers les utérus artificiels

La question de la culture d’embryons humains à des fins de recherches a été soulevée pour la première fois vers la fin des années 70, dès les premiers succès de la fécondation in vitro. « Jusqu’à quand est-il admissible éthiquement de cultiver des embryons humains à des fins de recherche ? » En réponse à cette question, le gouvernement américain a instauré la fameuse « règle des 14 jours » en 1979. Cette limite se base notamment sur des explications embryologiques. En effet, c’est à partir du 14ème jour que les premiers éléments de symétrie et neurologiques apparaissent.
Depuis, plusieurs pays ont adopté la règle, dont le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Australie et le Danemark.
En France, les recherches sur les embryons humains furent longtemps interdites. La loi du 6 août 2013 les autorise partiellement. D’après cette loi, les chercheurs peuvent mener des travaux de recherche sur des embryons « surnuméraires », c’est-à-dire qui ont été conçus dans le cadre d’une FIV et dont les parents acceptent de donner à des fins de recherche. Ces travaux doivent toutefois être contrôlés par l’Agence de la biomédecine.

Un raccourcissement de l’utilisation de l’utérus

La gestation extracorporelle est une solution à de nombreux problèmes d’infertilité. Elle minimise les risques de fausse couche et d’accouchement prématuré. Les progrès scientifiques dans le cadre de la gestation ex utero sont aujourd’hui très prometteurs. On assiste de plus en plus à un raccourcissement de la durée d’utilisation de l’utérus féminin au cours d’une grossesse. D’un côté, des chercheurs et médecins ont réussi à développer un embryon en dehors de l’utérus de la mère pendant 1 mois. De l’autre côté, des médecins sont aussi parvenus à maintenir en vie dans des couveuses des bébés nés à 22 semaines de grossesse.
Malgré toutes ces avancées vers les utérus artificiels, l’utérus de la femme reste incontournable au développement de l’embryon. Jusqu’ici, aucun dispositif reproduisant les fonctions du liquide amniotique et du placenta n’a été découvert. L’utérus humain reste donc un élément incontournable de la procréation.