Voici quelques extraits sur les points de vue du docteur Marie Chevret-Measson, psychiatre sexologue et du professeur Hervé Lejeune, médecin de la reproduction (Congrès FFER Tours 2017).
Au départ il existe des différences de sexualité entre les hommes et les femmes :
- L’homme a rarement imaginé avoir des problèmes d’infertilité
- L’homme pour être fertile doit assurer toute la séquence sexuelle à savoir, le désir, l’érection, la pénétration, l’éjaculation intravaginale.
- La femme s’est souvent inquiétée de ses possibilités de fertilité
- Pour la femme même une pénétration non désirée peut donner une grossesse.
La souffrance s’exprime différemment entre hommes et femmes :
- L’homme souffre en silence
- Il n’ose exprimer ses difficultés face à la souffrance de la femme car sa participation au traitement est minime.
- Responsable ou non, il ne se sent pas un homme, il ne peut témoigner de sa virilité avec un vécu « d’impuissance » ou un sentiment de honte
- Tient au secret le sujet et cherche des solutions
- Ou fuit dans une hyperactivité sociale, sportive ou professionnelle car sa souffrance ne peut être entendue.
- La femme souffre dans son identité, son image du corps « ventre cassé », son estime de soi
- Elle culpabilise
- Quête désespérée pour affirmer sa toute-puissance, plus que son amour.
Le rôle de la consultation est alors de penser à la souffrance des deux :
- Arrêter de conseiller « de ne pas y penser »
- Mais conseiller de continuer à vivre, de faire des breaks (malgré la résistance), et de se faire aider psychologiquement car c’est normal de craquer dans ces situations.
- Faire entendre la souffrance de l’homme à la femme qui la dénie souvent.
- Et de leur parler de sexualité ludique qu’ils ont souvent oubliée, la sexualité n’est pas que la reproduction.
- Permettre à chacun d’exprimer ses doutes.
- Supporter les pleurs.
- Décoder l’agressivité comme expression de la souffrance, de la culpabilité et de l’anormalité
- Leur permettre de se poser et de sortir de la course folle dans laquelle elles et parfois ils, se sont engagés.
- Permettre à l’homme de parler de ses doutes et de sexualité dans une consultation spécifique : andrologie ou accompagnement
- En couple, redonner à l’homme un rôle d’homme par une fonction de soutien social et de tiers séparateur entre la femme et l’emprise que prend pour elle le fait d’avoir un enfant
En parler à d’autres concernés (forums).